Congrès 2015 – CR – Tension avec les élus : chacun sa place !

affiche_congres2015Tensions avec les élus : chacun sa place !

Compte-rendu de Laure C.

Vous trouverez sur le site de l’ABF, onglets ressources/ compléments à bibliothèque/ un dossier sur le sujet. http://www.abf.asso.fr/6/151/529/ABF/enquete-aupres-des-bibliothecaires-et-des-decideurs

  • Carole Knoll

Chacun a sa place, chacun a sa légitimité.

Son livre : Fonctionnaires, et alors ? http://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/fonctionnaires-et-alors-9782212559972

Einstein disait : « un problème sans solution est un problème mal posé. »

L’élu est légitime, justement parce qu’élu par la population (mais l’appartenance à un parti politique ne doit pas le définir)

Le bibliothécaire est légitime par ses compétences (mais pas défini selon son réseau d’appartenance)

Il y a 2 sortes d’élus : – celui qui est intrusif       – celui qui laisse faire, qui fait confiance

Chaque personne a des compétences et des appétences particulières, ce qui peut influer sur les comportements des élus, selon son degré d’intérêt.

Il y a 2 sortes de  bibliothécaires: – celui qui est actif       – celui qui se dit qu’il ne peut rien faire

Entre les deux, c’est la zone de « crise ».

Aujourd’hui les budgets sont souvent contraints. De plus, Il y a eu un raz de marée aux dernières élections, donc beaucoup de nouveaux élus, donc nécessairement besoin d’un temps d’adaptation.

Ne pas oublier que le fonctionnaire a un devoir d’obéissance. (Sauf ordre illégal et qui nuit à la collectivité) Donc obligation d’obéir, mais faire écrire l’ordre est un gage de sûreté.

Grâce à ses compétences, la bibliothèque doit éclairer l’élu pour les prises de décisions. Elle doit s’appuyer sur des chiffres, des projets. Les convictions personnelles ne sont pas toujours faciles à faire passer.

Il faut mettre en application puis rendre compte.

Quand on rencontre des problèmes, il ne faut pas rester seul et faire jouer le réseau. L’important c’est de savoir où on va.   « Trop loin à l’Est, c’est l’Ouest »

S’appuyer sur l’éthique quand la déontologie ne fonctionne plus. (si l’élu émet des demandes illicites par exemple)

Bibliothécaire : ni hérisson, ni paillasson

Cyclobiblio est une association de partage. Faire savoir est une compétence très importante actuellement. http://www.cyclingforlibraries.org/?page_id=8341

  • Anne Marie Bock- directrice bdp 67

Le bibliothécaire fait le lien entre le public et les élus, on est proche de lui. Donc cela permet un retour aux élus. Et en même temps, c’est limité et biaisé. Il faut aussi s’ouvrir sur les autres publics, ceux qui ne viennent pas à la bib.

S’intéresser aussi aux élus, à leur contexte, leurs problématiques. Il est faut de dire que tous les élus s’en « foutent ».

Réflexion d’un élu un jour à cette intervenante qui lui expliquait le fonctionnement de bib en intercommunalité : « c’est comme la distribution de l’eau ». Les élus ne sont pas des spécialistes.

La bib ne doit pas compiler des attentes, elle doit être dans la proposition.

Il faut se laisser le temps de digérer les contrariétés (des 2 côtés) pou ne plus être dans l’émotion mais dans la réflexion.

La temporalité est une notion importante. Elu et bibliothécaire ne sont pas dans la même notion de temps. Selon si c’est le début, le milieu, la fin du mandat de l’élu, cela change les données. Il faut avoir ses arguments, ses projets prêts et savoir les amener au bon moment ; même si ce n’est pas celui qu’on pensait le meilleur. Les temps informels sont parfois riches en échange et font avancer les choses.

Rq : On dit souvent les élus ne connaissent pas le travail de bibliothécaire, mais l’inverse est vrai également.

  •  Marie Paule Lehmann – vice pdte CG67

Les maires sont souvent issus du milieu associatif, donc à l’écoute des publics. Avoir une bib est une demande récurrente de la part des habitants, mais le travail de bibliothécaire est mal connu donc il faut s’atteler à le faire connaître.

Certains élus « savent tout ». Mais pleins d’autres sont prêts à apprendre le fonctionnement de la bib. Quand il y a des problèmes financiers, la culture en fait toujours les frais. Des conflits naissent et doivent être gérés. Il ne faut pas oublier que les élus sont tenus par des lois et le passage en intercommunalité et la fusion des régions ne va pas arranger les choses, les élus risquent d’être tendus dans le futur.

Les intercommunalités n’ont pas toujours la compétence de la lecture publique. Si la commune ne s’en sort plus, elle se retourne alors vers l’intercommunalité, parce que la population en a besoin. Mais l’élu n’a pas toujours l’écoute/la compréhension pour porter cette demande. Ne jamais désespérer, ne pas perdre d’occasion, même autour d’un verre de pot à la fin.

Faisons une analogie : l’élu est un médecin généraliste, donc il ne sait pas tout faire (même s’il ne veut pas le reconnaitre). Il faut donc le guider vers un « spécialiste » (le bibliothécaire) pour le guider et faire avancer la lecture publique.

  • Questions

Puisqu’on a moins de budget, on ne peut plus faire plus avec moins. Il faut faire moins mais bien. Au lieu d’arroser tous les publics indistinctement, il faut établir des priorités, faire des choix, donner des orientations. (C’est de la gestion de bon père de famille)

Utiliser les notes de services pour alerter si nécessaire.

Loi du 13 juillet 1983. Sur les droits et devoirs du fonctionnaire. Attention au devoir de réserve.

Utiliser la hiérarchie : note à n+1 mais aussi le directeur général des services qui est tout à fait légitime pour gérer des conflits internes. Cependant si l’on apprend des « magouilles », il faut saisir le procureur de la République.

Savoir rester chacun à sa place

 

Congrès 2015 – CR – Le manque de temps : tensions et frustrations, quelles solutions ?

affiche_congres2015Le manque de temps :

tensions et frustrations, quelles solutions ?

Compte-rendu de Laure C.

Comment gérer le temps en mode projet ? Prioriser certaines tâches.

Quand c’est ouvert, trouver la solution à des nouveaux problèmes, quels outils à mettre en place pour gérer cette question.

 

  • Sylvie Deville, présidente de l’université de Lorraine (nouvellement unifiée)

Il y a eu la création d’une direction de la documentation et de l’édition au moment de la fusion de tous les sites universitaires.

La fusion est stratégique, pour la compétition européenne entre universités. Les grandes structures sont mieux représentées, plus « compétitives ».

Pour l’institution, deux phénomènes : une dilatation du temps (certains dossiers restent en suspens longtemps) et une contraction du temps (parfois il faut faire passer des dossiers très vite)

Pour la bibliothèque : l’informatique permet une grande rapidité, tous ont maintenant le même SIGB. Mais cela impose la nécessité de se rencontrer entre agents.

Pour les agents : des tensions liées à la mise en régulation de travail sont apparues. Le temps de trajets entre les différents sites est plus long.

Pour les usagers : décalage entre ce qu’ils veulent et ce qu’on peut proposer. On observe une demande de consommation en documents, en service, en espace qui augmente avec le temps.

La notion de réseau est peu comprise, les usagers sont attachés à leur bib. Les horaires d’ouverture posent question (demande de plus d’amplitude, en particulier pendant les périodes d’examens : soir tard, dimanche)

Questions posées :

Pas de problèmes de remboursement des frais de transport. NON

Mise en place de visioconférence : pas envisagé, pas les moyens techniques nécessaires

Prêt de documents interbib : mise en place bientôt avec un temps de mise à disposition de 24 à 48h (au vu des distances)

 

  • Mélanie Villenet-Hamel – directrice bdp de l’Hérault

Au départ, c’était un simple déménagement de la BDP dans un nouveau bâtiment. Mais ensuite l’obligation a été donnée par les élus d’ouvrir également au public. Cela posait un problème de concurrence avec la BM, avec qui elle entretenait de bonnes relations ; donc le choix a été fait ne de pas prêter de documents. Uniquement faire de l’accueil du public.

Les horaires de travail étant différent en BDP (lundi au vendredi jusqu’à 17-18h max) et en BM (mardi au samedi jusqu’à 19h), un aménagement des plannings du personnel a du avoir lieu.

Cet espace a bénéficié d’une large publicité. A l’ouverture et pendant les premiers mois, les bibliothécaires ont du faire face à une situation de « crise » : surpopulation, victime de son succès.

Au bout de quelques temps, la direction a reçu un mail dénonçant le manque de temps et une fatigue des bibliothécaires en service public. Passé l’émotion première suscitée par ce mail, il s’est avéré qu’il était justifié : les bibliothécaires manquaient de temps pour partager et co-construire (pour ne plus avoir la tête dans le guidon). Des ateliers participatifs ont été mis en place par la direction autour de thématiques.

Réunion de co-construction : échange en petit groupe sur un thème, puis mise en commun. Idées listées, puis un vote pour la solution à retenir. Dans un temps défini.

 

  • Isabelle Vazard – directrice de la bib de Condé/Noireau

C’est une bib dans le Calvados, ville de 5000ha. C’est un lieu atypique. 36h d’ouverture au public (comme les magasins de la rue commerçante du centre ville où elle est installée) Un lieu où on reste, partagé avec l’office du tourisme et un musée gratuit. (Personnel : 4 à 6 temps plein)

Pas de service interne, pas de bureau, tout est fait sur les bureaux disséminés dans la bib.

Le personnel doit se sentir bien pour être engagé, car le travail se fait dans des conditions particulières. Se sentir bien = motivation et engagement. Le personnel doit être polyvalent pour pouvoir assurer le service public et les tâches quotidiennes, mais avec des compétences spécifiques pour chacun, qui permettent l’animation de la bib.

Etablir des priorités : 1- l’accueil ! Tout le reste passe après.

Pour un meilleur service, diversifier les équipes : l’âge, le sexe, les compétences…

Les horaires sont simples et lisibles. La structure est beaucoup ouverte, donc le public vient quand il veut, donc c’est plus cool, moins de flux tendu, les gens viennent discuter.

L’espace a été pensé en décloisonnant : classe reçue pendant l’accueil, machine à café avec quelques tables, bureau du personnel disséminé : le public peut choisir son interlocuteur. Cela facilite le partage d’info pour le personnel.

Mutualisation avec d’autres services dans la commune, la bib rend des micro services tout le temps